
« Devenir professeur, titulaire ou remplaçant, ça vous tente ? ». C’est la question que pose l’Enseignement catholique du Cantal et de Haute-Loire depuis le début de l’année à d’éventuels candidats, dans le cadre de réunions d’information. Mais derrière cette suggestion, l’enseignement privé lance tout simplement un appel pour trouver de nouveaux professeurs des écoles : des suppléants tout d’abord, mais aussi des titulaires.
Car il y a pénurie. Tous les postes ont bien été pourvus en ce début d’année scolaire 2017, mais certains étant assurés par des suppléants, par manque de titulaire, le service remplacement du premier degré Cantal et Haute-Loire, placé sous la responsabilité de Sylvie Chanal, n’a plus de remplaçants sous le coude, en cas d’absence d’un professeur en poste.
Et c’est là que le bât blesse. Cécile Vacher, nouvelle chargée de mission auprès de la direction diocésaine de l’enseignement catholique du Cantal, et son homologue de Haute-Loire, Marie-Line Cocho, ont donc décidé de prendre leur bâton de pèlerin et de partir à la conquête de nouveaux enseignants et de susciter des vocations. Pas facile. Car « le métier n’attire plus », déplore Sylvie Chanal. « Mais ce n’est pas propre au Cantal, assure Cécile Vacher. C’est national, voire même international. Et dans le public, c’est la même chose ».
En cause ? « Le métier ne fait peut-être plus rêver. Il faut dire que les salaires sont moindres par rapport aux années d’études », répond la chargée de mission. Mais est-ce la seule explication de cette désaffection ? « Il y a peut-être aussi l’idée que l’on se fait de l’enseignement, avec la peur de se retrouver face à un public difficile ». Et à toutes ces raisons, s’ajoute une autre problématique, très liée celle-ci, au Cantal et à tous les territoires ruraux : la désertification. « Il faut donc, affirme Cécile Vacher, qu’on touche les gens qui ont leur racine ici, que l’on trouve des enseignants issus de ce monde rural pour qu’ils veuillent bien rester ».
Niveau bac +3
En organisant des réunions d’information, destinés aux étudiants déjà engagés dans le cursus ou aux personnes en reconversion professionnelle, l’Enseignement catholique souhaite toucher le plus grand nombre et multiplier ainsi ses chances de recrutement.
L’occasion également de démystifier l’accès à l’enseignement. Car pour occuper un poste de suppléant dans le premier degré, il suffit d’être diplômé d’une licence (ou d’un Master 1 pour le deuxième degré).
Pas question ensuite pour autant de lâcher ces novices en la matière dans les classes, sans aucune expérience. « Il y a un vrai soutien des équipes », rassure Cécile Vacher, qui est en charge de leur accompagnement par des journées de formation ou des ateliers. Elle peut aussi proposer aux candidats un temps d’observation et de préparation pour anticiper la suppléance le jour J, « car, dit-elle, on a besoin de suppléants mais on n’est pas en demande urgente ».
Une fois qu’on est certain que l’enseignement est fait pour soi, souvent par vocation, bien que Cécile Vacher assure « qu’on peut aussi se découvrir une vocation », il faut ensuite décider d’enseigner dans le privé ou dans le public. « Ce sont les mêmes études, les mêmes diplômes, les mêmes exigences mais les concours sont organisés aux mêmes dates ».
L’enseignement « par vocation »
Mélanie et Maxime sont professeurs des écoles. Basés à Massiac, à l’école Saint-André, tous les deux ont un cursus différent mais ont débuté par des suppléances. Mais ils ne sont pas arrivés à l’enseignement par hasard. C’est une vocation. « Moi, je voulais être prof de sport », explique le jeune homme qui, après une licence en STAPS, différents stages en écoles, collèges et lycées et 7 années comme suppléant, a finalement choisi d’enseigner dans le premier degré, « car c’est le public que je préfère, les plus petits », dit-il.
Et il a également choisi le privé. Mélanie a, elle aussi, délibérément choisi de devenir professeur des écoles dans l’enseignement catholique. « Par conviction car je ne voulais pas séparer ma foi et mon travail ». La jeune femme s’est aussi frottée au collège et au lycée, « pour être sûre que je me trompais pas en choisissant le premier degré ».
Aujourd’hui, ni l’un ni l’autre ne regrette son choix et ils sont épanouis dans leurs classes respectives, faisant ce qu’ils ont toujours voulu faire, « pour changer le monde, construire le monde de demain ».
Forts de cette expérience, ils encouragent leurs futurs collègues qui veulent passer le concours « à être suppléant avant. C’est une expérience qui ne se remplace pas ».
Toutes les personnes intéressées pour être suppléantes ou candidater pour un poste de titulaire peuvent prendre contact au 04.71.48.06.52.
Isabelle Barnérias Texte et photo La Montagne Publié le 03/10/2017 à 06h30
Article publié à la suite de l’invitation « Thé bavard » à Saint Flour