Journée formation EARS pour les enseignants du Cantal

A l’initiative de la DIEC Cantal-Haute Loire, mercredi 22 février, une vingtaine d’enseignants de l’Enseignement Catholique du Cantal, se sont formés pour apprendre à mieux accompagner les élèves dans leurs questionnements autour de l’EARS (Education Affective Relationnelle et Sexuelle)

Deux formatrices de l’Organisme Escholia, Maryline Marie et Isabelle Gastal, ont apporté des connaissances et des outils pour initier une meilleure prise en charge de ces questions si cruciales.

Alors que les enfants ont aujourd’hui accès à tant de contenus médiatiques qui peuvent les perturber, il est essentiel de pouvoir repérer, par une écoute éclairée, ce qui fait partie de la construction de chacun et ce qui peut relever de problématiques plus sensibles.

Cette journée d’initiation a rencontré un vif succès auprès des participants, désormais plus à même d’accompagner de manière ajustée les élèves qui leur sont confiés. Il va s’en dire qu’un approfondissement sera nécessaire pour une véritable mise en œuvre de l’ « EARS » au sein des établissements et des pratiques éducatives.

S’ouvrir à l’autre : un collège sans portable

Permettre aux enfants d’échanger, de se connaître, de jouer, de rêver ensemble… de beaux objectifs pour grandir et se développer pleinement. Mais comment s’ouvrir à l’autre si on a les yeux fixés sur le téléphone portable toute la journée ?

Le collège Notre-Dame des Miracles à Mauriac a décidé de prendre le sujet au sérieux et a mis en place un dispositif qui fonctionne depuis 2014. Cette année-là, Patrick Halilou, professeur d’EPS, a proposé que les élèves posent leurs portables le matin en arrivant en cours. Il a été suivi dans sa démarche par l’ensemble de la communauté éducative de l’établissement. Cette décision avait également pour objectif d’éviter les problèmes liés à la circulation de photos et les risques éventuels de harcèlement.
L’organisation est simple : chaque matin, les portables sont récupérés et mis en lieu sûr. Les élèves les reprennent en fin de journée. Les règles sont claires et connues de tous. Si des jeunes ne jouent pas le jeu et les gardent dans leurs cartables, une sanction est prévue (retenue, confiscation …).
Les réactions ont été unanimes et les collégiens ont rapidement adopté cette initiative qui leur permet de se remettre en contact direct avec leurs camarades de classe. Leurs parents, quant à eux, se sont montrés très favorables, certains ont même remercié l’établissement de l’avoir mise en place.

Ré-enchanter l’école… c’est la volonté affichée des établissements de l’Enseignement Catholique du Cantal. Les communautés éducatives déploient et valorisent des initiatives qui touchent au développement intégral du jeune et à sa prise de responsabilité.

Intervention EARS en CM

Pour la deuxième année, la communauté éducative de l’école Saint André à Massiac a choisi de proposer une rencontre d’Education Affective Relationnelle et Sexuelle pour les CM1 et 2. Il y a deux ans, l’intervention avait paru nécessaire pour accompagner les jeunes de la classe face à leurs questionnements vis à vis de certaines images vues sur internet. L’association d’Aurillac Vivre le lien parents, enfants, société avait proposé un temps de rencontre filles puis garçons avec René Clavilier, thérapeute, et Michel Angelier. Le soir une conférence-débat avec les parents et éducateurs avait permis une prise de conscience au sujet du danger d’une banalisation des images pour adultes et de la nécessité d’en parler.

Cette année, l’expérience a été renouvelée avec une Educatrice à la Vie du CLER, Axelle Bodet. La première intervention a eu lieu avec les parents pour préciser le contenu et les objectifs des futurs échanges avec les enfants :
« Les changements à la puberté -Transmission de la vie ». Découvrir la beauté du corps humain. Echanger sur cette période, dédramatiser, se rassurer et s’émerveiller ! Eléments de physiologie  (les changements du corps à la puberté, la grossesse, la naissance)
« Respect de soi-respect de l’autre- éduquer à la responsabilité » Prévention des abus à l’aide d’un outil qui est le « Permis Prudence »

Lors de l’intervention auprès des enfants, un cadre a été donné : chacun s’exprimera en toute liberté, dans le respect et la confidentialité. Les CM, à la fois curieux et gênés, ont évidemment posés beaucoup de questions. Ils ont aussi pu parler des images violentes ou pour adultes qu’ils avaient vues et pour lesquelles ils se sentaient coupables. Déculpabiliser, inciter à parler à un adulte, apprendre à dire non font partie des missions de l’Educatrice qui a mis en place par ailleurs un point écoute où des enfants se sont rendus.

Conclusion de l’intervenante : « Nous séparons toujours les garçons et les filles dès la 6ème et rarement en CM. Mais depuis deux ans environ, nous sommes témoins de l’impact dévastateur de la pornographie sur les enfants de plus en plus jeunes. Ils ont accès à internet illimité par la voie des tablettes, I.phone… jusque dans leurs chambres ! Séparer les garçons et les filles dès le CM peut permettre à la parole de se libérer plus facilement. »

Les autres classes de l’école travaillent de leurs côtés, la lecture des images publicitaires, l’égalité et les différences filles-garçons, en s’appuyant par exemple sur le document du SGEC Au fil de la vie, les ateliers philo, les échanges de points de vue (petits dilemmes), la littérature jeunesse…

Newsletter Auvergne n°6 : l’éducation à la relation

Pour cette dernière version de la newsletter d’Auvergne, c’est Jérôme Brunet -adjoint au secrétaire général de l’Enseignement Catholique- qui a été sollicité pour écrire l’édito. Depuis de nombreuses années, il porte en effet le souci de l’éducation à la relation qui relie tous les témoignages de cette lettre : développement de l’estime de soi, échanges par le marché des connaissances, expérimentation de la médiation… Pour le Cantal, ce sont les écoles Gerbert à Aurillac, Notre Dame des Oliviers à Murat et le lycée Saint Géraud à Aurillac qui ont pris la parole, enthousiasmés par des mises en place simples et audacieuses à découvrir…

Vous pourrez retrouver Jérôme Brunet, invité de la journée EUDES sur le thème de l’éducation à la relation, le 29 mars à Clermont-Fd.

Le harcèlement, on en parle cette année ?

Les élèves de CE2 et CM1 de l’école de l’externat de l’Enfant Jésus à Aurillac nous proposent une introduction au harcèlement, ce phénomène qui touche environ 10% des élèves et qui peut avoir des conséquences graves et durables sur la réussite et le bien-être des élèves.
En mai, madame la Ministre de l’Education Nationale remettait les prix de l’édition 2016 « Non au harcèlement » à 10 Lauréats tandis que chaque académie désignait son « coup de cœur ». Plus de 1 200 projets ont été réalisés dans toute la France par des jeunes de 8 à 18 ans. Les affiches et les vidéos gagnantes, visibles sur sur le site de l’EN , sont de très belle qualité et pourront être autant de supports pour conduire des actions en EARS (Education Affective, relationnelle et sexuelle) comme le suggère notre projet diocésain.
Voir aussi la vidéo coup de cœur de l’académie de Grenoble, réalisée par une école privée et remarquée également par le site national de l’APEL.

Éducation à la relation affective et sexuelle

Pour aider les établissements à la mise en oeuvre de cette éducation, voici quelques pistes :
– Un récapitulatif utile des documents et pistes pour l’Education à la relation -en général- réalisé par le SGEC, référencé aux piliers du socle commun ;
– Le BO de février 2003 au sujet particulier de l’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées

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Pour illustrer ce qui est possible de faire dans ce dernier thème en classes primaires d’abord, puis avec les parents, voici un retour d’expérience de l’école Saint André à Massiac pour une éducation affective et sexuelle en partenariat avec René Clavilier, thérapeute, et Michel Angelier de l’association Vivre le lien parents, enfants, société (Aurillac). Les enfants se sont interrogés sur les différences filles/garçons, le respect des autres ou encore les images d’adultes. Les parents de leurs côtés ont réfléchi à l’impact de l’hypersexualisation des images, à l’accompagnement de son enfant/adolescent dans le développement de ses relations affectives…
Voir aussi le compte-rendu des élèves ici.